KHODJALI: “LE CORRIDOR LIBRE”

“LE CORRIDOR LIBRE”


Il y a une série de faits et de témoignages, démontrant, que la prise de Khodjali et le massacre de ses habitants ont été planifié par la partie arménienne non seulement dans l’objectif d’occuper une localité peuplée, mais aussi comme un acte d’intimidation. Ainsi, le but des arméniens était de terroriser les azerbaïdjanais du Karabakh. Ils supposaient, que de cette manière ils auraient pu vite réaliser le nettoyage ethnique de la région. Ils ont utilisé la tactique similaire, quoique sur une petite échelle, avant la prise de Khodjali (en particulier, lors de la prise de la localité Karadagli). Serge Sarkisian a expliqué cette tactique de la manière suivante : « Nous avons décidé de raccourcir la ligne du front » (>>>). Il est à noter que, dans une certaine mesure, ils ont réussi à mettre en œuvre cette tâche. Après les événements de Khodjali une certaine partie de résidents des localités habitées par les azerbaïdjanais avait crainte que cela ne leur arrive pas.

L’acte de terreur, selon le plan des arméniens, leur donnerait l’avantage psychologique dans la guerre avec l’Azerbaïdjan, en semant la peur parmi la population azerbaïdjanaise, et, en conséquence, ils quitteraient eux-mêmes leurs maisons. C’était une opération militaire avec un but stratégique et psychologique.

Cependant, ce qui est utile pour la guerre, n’est pas toujours valable pour le temps de paix. Quand les gens impliqués dans ce crime se sont trouvés aux postes supérieurs en Arménie (Robert Kotcharian, Serge Sarkisian, Seyran Oganian et d’autres) il leur a fallu inventer leur version d’événements de Khodjali pour ne pas abimer leur image aux yeux du monde civilisé. Plus haut une personne s’élève dans sa carrière, plus d’attention est accordée à sa personnalité et à son passé. Les nouveaux leaders arméniens, ressortissants de Karabakh, ne voulaient point que quelqu’un fouille dans leurs linges sales en les accusait de génocide et de massacre des civils. La méthode préférée de la partie arménienne depuis plusieurs années est de jeter le blâme sur les victimes.
Á cet égard, l’un des arguments de la partie arménienne consiste en ce que les forces armées arméniennes auraient donné un « corridor libre » aux habitants de Khodjali pour quitter la ville.

La question de l’existence de ce prétendu « corridor humanitaire » sera étudiée dans cette partie.

Quand les journalistes ont demandé à Serge Sarkisian (actuel président d’Arménie) des commentaires relatifs à la prise de Khodjali, il a répondu : « Nous préférons ne pas en parler à haute voix ». Pourtant, il était plus explicite au sujet des événements survenus pendant l’assaut de la ville, en déclarant : « Mais, je pense, que la question n’est pas là. Avant Khodjali, les azerbaïdjanais pensaient, qu’on pouvait plaisanter avec nous. Ils pensaient, que les arméniens n’étaient pas capables de lever la main contre la population civile. Nous avons pu briser ce stéréotype. Voilà ce qui est arrivé ». Les paroles de Sarkisian servent d’une preuve de plus, que la prise de la ville et le massacre de ses habitants étaient prévus comme acte d’intimidation.

Naturellement, en prononçant ces paroles, Sarkisian ne supposait pas, qu’un jour il deviendrait ministre dans le gouvernement arménien et ensuite premier-ministre et enfin président de l’Arménie. S’il n’y avait pas à la tête de l’Arménie de personnes, mêlées dans la tragédie de Khodjali, la partie arménienne n’aurait pas inventé des mythes sur Khodjali et ne les aurait pas fait propager, en perdant du temps et de l’argent.

Il est nécessaire de noter, que les autorités arméniennes ont commencé à parler du « corridor libre » juste après que le monde a appris les nouvelles sur Khodjali. Toutefois, aucun journaliste sérieux et aucune organisation internationale n’y ont cru. En plus, au cours de l’enquête cette information ne s’est pas confirmée.

Cependant, craignant de comparaître devant le monde dans l’image des tueurs d’enfants et des organisateurs du génocide, les personnes impliquées dans la prise de Khojaly, et les meurtres de ses citoyens depuis les années 1990, ont commencé à promouvoir activement cette version et la faire tourner dans les médias.

Selon les affirmations de la partie arménienne, le corridor libre laissé pour le départ des habitants de Khodjali, longeait la rivière, allait au nord-est vers Agdam, en laissant Askéran à gauche. La largeur du corridor faisait 100 à 200, et 300 mètres à certains endroits.

Selon les fonctionnaires arméniens «au début de l’assaut, la population de Khodjali était informée de l’existence du « corridor libre » à l’aide des haut-parleurs, installés sur les machines blindés pour le transport de troupes ». Mais aucune preuve de ce fait ne peut être fournie par la partie arménienne. Si l’on accepte que cette déclaration ait été faite, on peut affirmer avec assurance, que les civils ne les auraient pas entendus à cause des tirs et du bruit des machines de combats.

Les hommes de pouvoir arméniens ont également informé les représentants du Centre de défense des droits de l’homme « Mémorial », que « quelques jours avant l’assaut, les hélicoptères diffusaient les feuilles imprimés, adressées aux habitants de Khodjali en les appelant de profiter du « corridor libre ». Aucun exemplaire de cette feuille n’a été livré comme preuve aux observateurs de « Mémorial ». Á Khodjali-même, ces observateurs n’ont découvert aucune trace de feuilles en question. Les rescapés de Khodjali interrogés ont informé qu’ils n’en avaient jamais entendu parler.

Donc, les affirmations des arméniens quant à l’avertissement des gens à propos du « corridor libre » ne sont pas supportées par la moindre preuve. Et lors de l’enquête, menée par les organisations internationales de défense des droits de l’homme, les arguments des arméniens concernant le corridor ont été réfutés.

La première fusillade de la part des forces arméniennes a atteint la foule d’habitants de Khodjali près du village Kiatouk, où une certaine quantité de personnes ont été tuées ou ont été faits prisonniers. Même si on suppose, que le feu a été ouvert sur les gens par erreur, ils devaient comprendre en s’approchant, qu’ils tuaient les civils.

La version, d’après laquelle les Arméniens ignoraient, qu’ils tiraient sur la foule des civils, ne peut même pas être examinée, car ils entendaient les cris des femmes et des enfants. Outre cela, ils ont saisi certains résidents de Khodjali et devaient voir sur qui ils tiraient. Après cette fusillade, la majorité des réfugiés ont réussi à continuer leur chemin et à avancer.

Si, cependant, admettre l’idée, que la fusillade près de Kiatouk était fortuite et les Arméniens n’avaient pas d’objectif de tuer des civils et que le corridor avait été créé, dans ce cas les Arméniens qui avaient tiré sur les gens civils auraient pu transmettre par leurs appareils de communication aux autres postes, que la foule se dirigeant dans leur direction n’était autre que les rescapés de Khodjali. Bien sûr que cela n’a pas été fait.
C’est connu que la plupart de gens ont été tués sur une plaine, à l’est de Khodjali, près du village Nakhitchévanik. Human Rights Watch note à ce sujet dans son rapport :

«  La majorité de résidents de Khodjali ont pris la route, qui traversait une rivière peu profonde, ensuite à travers les montagnes ils sont sortis sur un terrain ouvert près de Nakhitchévanik, contrôlé par les Arméniens. C’était à l’aube. La fusillade plus intense a eu lieu ici.
Les circonstances d’attaque aux gens fuyant Khodjali près de Nakhitchévanik démontrent, que les forces armées arméniennes et les militants du régiment 366 de CEI ont délibérément ignoré le principe de non-agression contre les civils 
».

La partie arménienne affirme, qu’ici aussi, le feu a été ouvert sans le vouloir. C'est-à-dire qu’ils ne planifiaient pas le massacre des civils. Certaines sources arméniennes affirment que le côté arménien a ouvert le feu en réponse des tirs de la part des rescapés. Effectivement, dans la foule de rescapés il y avait des personnes possédant un léger fusil automatique, parce que certains défenseurs de la ville quittaient Khodjali avec ses résidents.

Pourtant suivant les témoignages des rescapés, les défenseurs ouvraient le feu, quand on tirait du côté arménien.

Minech Aliyeva, résidente de Khodjali, 50 ans a été blessé par balle au bras:
"...Nous marchions par le bois, en nous enfonçant dans la neige profonde. Quand nous traversions la route, j'ai reçu une balle. Je suis tombée et je ne pouvais pas me lever. On menait un tir fréquent du bois. Alif m'a saisie et m'a tirée vers le côté de la route. Puis il s'est installé dans les buissons et a répondu par le feu à ceux qui tiraient. Alif criait aux femmes de traverser vite la route. Il tirait de temps en temps et les tirs de l'autre côté s'arrêtaient. Pendant ce temps près de 20 femmes et enfants ont traversé la route. Quand Alif rechargeait son arme, les arméniens ont ouvert le feu. L'une des balles a touché son front ".

Thomas de Waal dans son livre « Jardin noir » écrit concernant les tirs de la part des habitants de Khodjali :

« Les tirs de riposte des Azerbaïdjanais étaient faibles et ne pouvaient pas servir d’excuse pour la tuerie de sans-froid de centaines de civils, y compris d’enfants ».

Les rescapés, qui avaient survécu et n’avaient pas été capturés après le massacre près de Nakhitchévanik ont été soumis aux tirs et à l’attaque à proximité de Gulbali et de Chelli. En général, là aussi, ont été tués et capturés les habitants civils de la ville.

Le 16 mars 1992, le journaliste de la revue « Time » Jill Smolow dans son article a remis en question les déclarations du côté arménien. Il a écrit à ce sujet :
« On ne croit pas à une simple explication, donnée par les Arméniens, qui avaient attaqué et qui insistent, que les gens innocents n’ont pas été tués intentionnellement ».

Il faut aussi tenir compte du fait, que la majorité d’habitants ont été tués le matin, quand il faisait jour. Par conséquent, il est hors de propos de parler « de la confusion de nuit », quand les Arméniens pouvaient prendre la population civile pour les hommes armés.

De nombreuses blessures par coup de couteau, ainsi que des blessures par balle à courte distance permettent de conclure, que forces armées arméniennes et les militants du régiment 366, qui les ont rejoint savaient qui ils tuaient.

Outre cela, les postes arméniens, mis en place le long du trajet de réfugiés étaient une partie de cette intention malveillante, dont l’objectif était d’exterminer les habitants de la ville.

Le fait de capturer les civils de Khodjali, y compris femmes, enfants et vieillards contredit à la version sur l’ouverture du « corridor humanitaire ». Á quoi bon capturer les gens, s’il a un corridor pour leur départ?

Tous les faits examinés, ainsi que les indications des témoins, les informations de la presse, les conclusions des enquêtes des organisations internationales de défense des droit de l’Homme permettent de faire le point sur les affirmations relatives au « corridor libre » pour les habitants de Khodjali. En réalité il n’y avait aucun « corridor libre ». Il a été inventé par le côté arménien (éventuellement avant l’occupation de la ville) pour décliner la responsabilité et les accusations de massacre et de capture des résidents civils, y compris les enfants.


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